Après Paris, le Mont Saint Michel !
Depuis le XIIIe siècle, il fascine et attire, au point de sembler totalement immuable et éternel. Le Mont-Saint-Michel, monument français le plus fréquenté hors Ile-de-France avec près de 2,5 millions de visiteurs par an s’est pourtant beaucoup transformé ces dix dernières années. Il demeure aussi, pour continuer à assurer sa superbe et sa continuité, l’objet de toutes les attentions et de campagnes de rénovation quasi incessantes. «Nous nous devons de conserver le Mont dans un état de conservation à la hauteur de sa réputation mondiale», affirme Philippe Bélaval, patron du Centre des monuments nationaux, qui gère l’abbaye.
Patrimoine mondial de l’humanité
Le principal changement, sujet de nombreuses controverses, répond au nom de «rétablissement du caractère maritime» du Mont, premier bien français à être classé au patrimoine mondial de l’humanité en 1979. Commencé en 2006 et terminé en… 2015, le chantier avait pour ambition de faire en sorte que le promontoire rocheux redevienne une île, ce qu’il n’était plus depuis 1879.
Pour le visiteur, ces longs travaux se sont surtout traduits par un éloignement des parkings (payants) et l’obligation de prendre des navettes (gratuites) pour emprunter la nouvelle passerelle, après la destruction de l’ancienne digue. Quant à l’encerclement du Mont par les eaux, il est réel… mais seulement quelques jours par an, au moment des grandes marées. Le jeu en valait-il la chandelle ? «Oui, estime Xavier Bailly, le conservateur de l’abbaye. Aujourd’hui, il y a presque un chemin initiatique pour arriver jusqu’ici. En progressant, en navette ou à pied, le visiteur a le temps de se défaire de son quotidien et de découvrir progressivement le site.»
Pour le reste, n’en doutez pas, le lieu reste magique. Vu de loin, il semble flotter entre ciel et terre, comme dans un film de Miyazaki. Les Japonais, qui y voient un équivalent du mont Fuji, en sont d’ailleurs totalement fous. De près, il impressionne et séduit avec ses ruelles médiévales, étroites et pentues, et ses remparts, repaires des mouettes et autres oiseaux marins. N’hésitez pas à vous arrêter et à lever la tête pour porter le regard jusqu’en haut de l’abbaye et de son archange, qui culmine à 160 mètres au-dessus de la mer.
Au cœur du Mont Saint Michel : l’abbaye
En chemin, vous pouvez aussi faire une halte à la petite église paroissiale, sobre et émouvante. Mais ne vous attendez pas à des miracles. Pour bien profiter de la balade, il vous faudra faire abstraction des boutiques de souvenirs, dont l’inévitable «licence» la Mère Poulard, et des milliers d’autres curieux qui arpentent les pavés. Bien sûr, mieux vaut éviter les deux mois d’été, les plus fréquentés, et essayer de venir tôt le matin. Au terme d’une montée un peu rude, mais les arrêts sont bienvenus pour profiter de la vue incroyable sur la baie, il faut bien sûr pénétrer dans l’abbaye (la visite est payante). C’est l’âme même du lieu. Le premier oratoire fut construit sur le promontoire en 710, après que, selon la légende, l’évêque saint Aubert d’Avranches a vu trois fois en rêve Saint Michel lui ordonnant cette construction. Avant d’être envahis par les touristes, le Mont attira surtout, au Moyen Age, les pèlerins venus de toute l’Europe. Les bénédictins y construisirent une première abbaye dès le Xe siècle. Détruite par le feu au XIIIe, elle a été reconstruite dans le style gothique normand qui prédomine encore aujourd’hui.
A l’intérieur, il faudra s’attarder dans l’église abbatiale, avec sa nef romane, son chœur gothique et sa terrasse qui offre un splendide panorama. Ne ratez pas l’impressionnante crypte des gros piliers, le superbe réfectoire des moines, la vaste salle des hôtes, ou encore la salle des Chevaliers, ancien scriptorium bénédictin. Plus étonnant : vous passerez devant la cage à écureuil, énorme treuil qui servait à ravitailler le Mont-Saint-Michel durant la période où il fut transformé en prison au XVIIIe siècle.
Le cloître du XIIIe siècle fait actuellement l’objet d’une grosse rénovation, mais reste accessible. Une occasion de découvrir les spécialistes à l’œuvre et le sol originel, qui a été mis au jour à l’occasion de ce grand chantier. Un conseil : offrez-vous une visite guidée. Elle permet souvent de découvrir des parties plus secrètes, ouvertes uniquement à de petits groupes, comme les cachots, les chapelles anciennes telles «Notre-Dame-sous-Terre» (Xe siècle), ou encore de monter sur les terrasses du chœur, au plus près de l’archange doré qui continue à veiller sur la baie, le Mont et tous ses visiteurs.
ALLER au MONT SAINT MICHEL :
Le Mont-Saint-Michel est situé a environ 360 km de Paris. En voiture, il faut compter environ trois heures quarante-cinq pour s’y rendre. En train puis autocar, au départ de Montparnasse, le trajet dure quatre heures. La SNCF propose des allers à 27 € (disponible aussi en aller et retour).
QUAND visiter le Mont Saint Michel ?
Il vaut mieux éviter les deux mois d’été et les week-ends, à cause de la fréquentation. Dans tous les cas, optez aussi pour une visite tôt le matin ou tard le soir. L’abbaye est ouverte tous les jours de 9 heures à 19 heures (2 mai-31 août) et de 9 h 30 à 18 heures (1er septembre-30 avril).
À QUEL PRIX ?
Pour les parkings, vous paierez entre 6,30 € et 23,40 €, selon que vous restez moins de deux heures ou vingt-quatre heures. Les navettes sont gratuites. Tarifs de visite de l’abbaye : 10 € (TR : 8 €), visite guidée incluse. Gratuit pour les moins de 18 ans. Vous pouvez aussi accéder au pied du Mont à pied en traversant la baie. Mais attention : il faut impérativement être accompagné d’un guide. Les tarifs varient entre 6 et 20 € par personne.
OÙ MANGER ?
Mieux vaux éviter de manger sur le Mont, où les tarifs sont souvent trop élevés. Mais vous pouvez essayer, avant d’arriver à la passerelle, près du barrage, le Relais du Roy, qui propose un bon rapport qualité prix avec par exemple un menu à 21 €.
SE RENSEIGNER ?
Sur le site de l’office de tourisme ou sur www.bienvenueaumontsaintmichel.com. Pour l’abbaye : www.abbaye-mont-saint-michel.fr
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